lundi 29 novembre 2010

Comment parler des livres que l'on n'a pas lu ?

Sous ce titre provocateur, Pierre Bayard mène une réflexion sur le rôle social de la lecture et du livre. Une réflexion assez convenue, mais qui offre l'avantage de mettre des mots sur des intuitions que chaque lecteur (et donc non-lecteur selon l'auteur) a déjà ressenties.
Selon lui, lire, c'est oublier et surtout lire un livre, c'est ne pas en lire d'autres et donc faire un acte de non-lecture...Bof, bof !
J'ai trouvé plus intéressant ses analyses des différentes bibliothèques auxquelles se confrontent le lecteur : bibliothèque collective (les livres qu'il faut parfois faire semblant de connaitre pour faire partie du groupe), la bibliothèque intérieure (contenant des livres transformés par une lecture subjective ou des informations extérieures), la bibliothèque virtuelle qui serait la collision de plusieurs bibliothèques personnelles et comprendrait surtout des livres - écrans dont chacun peut parler en restant compréhensible.
Je partage l'avis selon lequel il est devenu facile, avec l'essor des moyens de communications, de parler assez sérieusement d'un livre sans l'avoir pour autant lu, ou même ouvert. Mais je n'en vois pas l'intérêt.
J'avoue avoir lu en diagonale cet ouvrage à l'écriture parfois laborieuse (l'annonce du plan du livre m'a rappelé mes dissertations d'autrefois !)et avoir renoncé à l'épilogue.
Un fait marquant pour moi : j'ai appris grâce à ce livre que Montaigne avait des soucis de mémoire et inscrivait ses impressions sur ses lectures à la fin des ouvrages. Si Montaigne avait eu accès à internet, nul doute qu'il eût tenu un blog de lecture, pour s'en souvenir.

jeudi 18 novembre 2010

Notes de lecture

La lecture de Des bibliothèques pleines de fantômes m'a donné envie de lire beaucoup d'autres livres :
- Comment parler des livres que l'on n'a pas lu ? de Pierre Bayard,
- Les neurones de la lecture de Stanilas Dehaene,
- La Sumida de Nagaï Kafû,
- Pan de Knut Hamsun,
- Institut de remise à l'heure des montres et des pendules de Ahmet Hamdi Tanpinar,
- Pour une bibliothèque idéale de Raymond Queneau,
- Les livres de ma vie de Henry Miller,
- Notes de chevet de Sei Shônagon,
- Tant qu'il y aura des livres de Laurence Santantonios,
- Mes bibliothèques de Varlam Chalamov,
- Auto - da - fé d'Elias Canetti,
- La maison en papier de Carlos Mario Dominguez,
- Manuel de bibliophilie de CHristian Galantaris.

J'y ai aussi collecté certaines citations qui donnent à réfléchir :
- "Si Dieu existait, il serait une bibliothèque" (Umberto Ecco)
- "Le paradis n'est-il pas une immense bibliothèque ?" (Gaston Bachelard)
- "Que m'importe ces livres innombrables et ces bibliothèques, dont les propriétaires, toute leur vie durant, ont à peine lu les étiquettes." (Sénèque)
- "Il est bien rare qu'un mauvais livre n'ait pas un mérite quelconque pour un homme instruit" (Pline l'Ancien)
-"C'est chez Alexandre Dumas que j'ai mangé mes meilleures omelettes au lard" (Jacques Laurent)
-"Mais, comme les musées, les bibliothèques sont un refuge contre le vieillissement, la maladie, la mort." (Jean Grenier)
- "En vérité une bibliothèque, quelle que soit sa taille, n'a pas besoin pour être utile qu'on l'ait lue entièrement ; chaque lecteur profite d'un juste équilibre entre savoir et ignorance, souvenir et oubli". (Alberto Manguel)

Et j'y ai lu deux anecdotes surprenantes:
- l'histoire d'un condamné à mort sous la Terreur, lisant un livre dans la charrette le conduisant à l'échafaud et marquant la page où il en était avant de monter vers la guillotine...
- la fin du compositeur Charles - Valentin Alkan, écrasé durant son sommeil par une bibliothèque décrochée du mur.

Et je sais enfin ce que sont les fantômes dans les bibliothèques...

mardi 16 novembre 2010

De bien belles mémoires











Hier soir, j'ai reçu un magnifique cadeau (un de plus !) : les Mémoires de Casanova en deux volumes, illustrées par Brunelleschi et éditées en 1955 par le libraire Gibert Jeune.

samedi 13 novembre 2010

Qu'a lu Borges ?


Deux archivistes de la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires ont analysé les cinq cents livres que Borges lui avait légués. De cet examen minutieux, Laura Rosato et German Alvarez ont tiré un livre Borges, libros y lecturas,malheureusement non traduit à ce jour.
Qu'apprend - t'on du lecteur Borges à la lecture de ce livre ? (ou plutôt d'un article du quotidien La Nacion, repris en français dans le mensuel Books)
Que Borges lisait rarement un livre en entier ! Qu'il ne soulignait pas les passages intéressants mais les recopiait dans les marges.
Il lisait essentiellement des livres en allemand et en anglais, de la poésie et des essais.
Borges lisait pour écrire, d'où son goût pour les encyclopédies et la lecture fragmentaire.
Borges ne recherchait pas les éditions originales ou à tirage limité. Il ne se sentait pas tenu de lire les livres dans leur langue originale, même quand il la connaissait.
Ce Borges lecteur n'est pas celui que j'imaginais lorsque j'essayais vers 18 ans de recenser toutes les œuvres qu'il avait pu lire au travers du filtre de ses propres écrits. Je suis très frustré de ne pas pouvoir lire Borges, libros y lecturas, ne connaissant pas l'espagnol. Mais sans doute vais-je tout de même l'acheter.

mercredi 3 novembre 2010

De XXI à Usbeck & Rica





Ces deux magazines d'information sont des trimestriels assez similaires dans la forme, mais complémentaires dans le fond.
XXI traite du présent politique, social ou culturel à la manière des grands reporter comme Kessel ou Londres. Les longs articles sont complétés par un récit graphique et un cahier de photographies. La revue en est à son douzième numéro.
Usbeck & Rica s'inspire nettement de son ainé dans la forme : articles longs, bande dessinée et cahier photo sont au rendez-vous. Mais si Usbeck & Rica aborde le présent, c'est pour mieux réfléchir à l'avenir et à l'évolution de nos sociétés.
Les deux magazines se vendent au même prix de 15 euros, justifiés par l'absence de publicité et la richesse du contenu.

lundi 1 novembre 2010

Des lectures à l'infini



Cette bibliothèque est une création de l'artiste Job Koelewijn, exposée en 2006 en compagnie de quatre autres "sculptures" monumentales.
Elle est magnifique et me fait penser à la bibliothèque de Babel de Borges.