samedi 13 janvier 2007

Ce que je lis

Michel Schneider nous guide dans une époque (le début des années 1960) et un monde (les studios de Los Angeles) à un moment très particulier de l'histoire du cinéma, quand l'ombre du Dr Freud et la Mafia envahissent les studios. Marilyn, dernières séances est le roman de deux êtres marqués par le sceau du secret. Une actrice, au sommet de sa gloire, Marilyn Monroe, et son psychanalyste, Ralph Greenson, dans un monde d'intrigues, de paillettes et d'argent.

Greenson fut la dernière personne à avoir vue Marilyn vivante, et la première à l'avoir trouvée morte. Il fut accusé de l'avoir tuée ou d'avoir participé à un complot ourdi par les deux frères Kennedy (ses amants), et où auraient trempé la Mafia, pour se débarrasser d'une gêneuse qui en savait trop. Mais sans doute est-elle plutôt morte d'un mélange de médicaments, de soins psychanalytiques et de folie amoureuse...

Structuré autour de scènes assez brèves, qui s'enchaînent, se complètent pour donner un rythme fluide à cette enquête qui n'en est pas une, Marilyn, dernières séances, est une méditation sur l'art du cinéma, sur les acteurs et une réflexion sur les limites (ou les excès) de la psychanalyse.

Quatrième de couverture :

"Parce que la lecture est peut être avant tout une "conversation", tout lecteur éprouve le besoin de "répondre" aux textes qui l'interpellent et confèrent à sa propre vie un surcroît d'existence. Ayant choisi de relire, une année durant, ses livres de prédilection tels qu'ils lui semblent susceptibles de refléter le chaos du monde contemporain ou d'enrichir et d'éclairer son rapport personnel avec l'existence, Alberto Manguel offre ici, entre carnet intime et recueil de citations, ce journal dont l'érudition à la fois sensible et subversive rend compte à merveille de l'infini du "dialogue" entre toute oeuvre et son lecteur."

On partage l'année que, de 2002 à 2003, Alberto Manguel vécut, au rythme de ses haltes en France où il a choisi de vivre et de ses nombreux voyages, en compagnie de : Adolfo Bioy Casares, H. G. Wells, Rudyard Kipling, Chateaubriand, Conan Doyle, Goethe, Kenneth Grahame, Cervantès, Dino Buzzati, Sei Shônagon, Margaret Atwood et Machado de Assis.

Comparé à "La Bibliothèque,la nuit", ce livre m'a un peu déçu. Ses qualités ne sont pas en cause, mais l'érudition d'Alberto Manguel et son fantastique passé de lecteur font que je suis passé à côté de nombreuses réflexions. Ceci étant, la démarche est extrêmement intéressante et donne envie de la reproduire.