jeudi 3 avril 2008

Versus

Paul Nazutti, major à la Brigade des mineurs, est un des personnages les plus marquants qu’il m’est arrivé de croiser dans un polar, depuis les héros du Dantec que l’on pouvait encore lire !

Paul Nazutti, flic à l’ancienne, est un torrent de haine lancé contre l’humanité: hommes, femmes, enfants, vieux, noirs, arabes, juifs, homos, hétéros, flics, politiques, touristes, médecins, avocats, juges, fonctionnaires… Il les vomit tous mais encore plus les pervers et les pédophiles. C’est un flic qui guette, chasse, transgresse, torture. N’ayant que faire de la rédemption, sachant très bien qu’il ne sera au mieux qu'"un chiffre dans les statistiques", Nazutti est en croisade contre le rebus de l’humanité.

Dans Versus, à la manière des romans procéduraux classiques, une série de meurtres récents ramènent à la surface des affaires bâclées vingt ans auparavant. En 1988, Nazutti enquêtait sur la disparition d’une jeune fille. Celui qui n’était alors qu’inspecteur était alors plus en guerre contre son propre corps de métier que contre les criminels ; ce qui l’amena à bâcler l’affaire. Nous sommes ensuite transportés en juillet 2008, au moment où Nazutti tombe sur une affaire macabre: des cadavres de pédophiles retrouvés près des cadavres des enfants qu’ils ont auparavant violentés. Le meurtrier a également déposé des poèmes à côté des corps. Le nouveau chef de la brigade des mineurs fait alors équipe avec un idéaliste mis au placard pour avoir dénoncé des supérieurs, et qui revient sur le terrain.

Versus associe la profondeur psychologique et procédurale de Michael Connelly et le regard de Richard Price pour les villes d’aujourd’hui. On y retrouve également parfois les digressions mystiques et religieuses (moins délirantes cependant) de Dantec.