lundi 29 novembre 2010

Comment parler des livres que l'on n'a pas lu ?

Sous ce titre provocateur, Pierre Bayard mène une réflexion sur le rôle social de la lecture et du livre. Une réflexion assez convenue, mais qui offre l'avantage de mettre des mots sur des intuitions que chaque lecteur (et donc non-lecteur selon l'auteur) a déjà ressenties.
Selon lui, lire, c'est oublier et surtout lire un livre, c'est ne pas en lire d'autres et donc faire un acte de non-lecture...Bof, bof !
J'ai trouvé plus intéressant ses analyses des différentes bibliothèques auxquelles se confrontent le lecteur : bibliothèque collective (les livres qu'il faut parfois faire semblant de connaitre pour faire partie du groupe), la bibliothèque intérieure (contenant des livres transformés par une lecture subjective ou des informations extérieures), la bibliothèque virtuelle qui serait la collision de plusieurs bibliothèques personnelles et comprendrait surtout des livres - écrans dont chacun peut parler en restant compréhensible.
Je partage l'avis selon lequel il est devenu facile, avec l'essor des moyens de communications, de parler assez sérieusement d'un livre sans l'avoir pour autant lu, ou même ouvert. Mais je n'en vois pas l'intérêt.
J'avoue avoir lu en diagonale cet ouvrage à l'écriture parfois laborieuse (l'annonce du plan du livre m'a rappelé mes dissertations d'autrefois !)et avoir renoncé à l'épilogue.
Un fait marquant pour moi : j'ai appris grâce à ce livre que Montaigne avait des soucis de mémoire et inscrivait ses impressions sur ses lectures à la fin des ouvrages. Si Montaigne avait eu accès à internet, nul doute qu'il eût tenu un blog de lecture, pour s'en souvenir.

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