samedi 28 décembre 2013

lundi 25 novembre 2013

Une carte de France littéraire



La librairie Ivres de Livres à Strasbourg a lancé une expérience de cartographie littéraire de la France. Le principe est de soumettre un extrait d’œuvre littéraire évoquant un lieu. L’accès se fait par un index d’auteurs ou par une carte.

Une belle bibliothèque réelle et virtuelle



On peut visiter virtuellement la bibliothèque municipale de Carpentras ou Bibliothèque Inguimbertine :

http://www.4d-univers.com/inguimbertine/

vendredi 2 août 2013

Un manuscrit d'Eugène Lapeyre






J'ai eu l'occasion de récupérer un manuscrit "inédit" (au sens de non publié) de l'écrivain Eugène Lapeyre. Poète chrétien ayant reçu le prix Véga et Lods de Wegmann de l'Académie française en 1975, il tenait en outre une librairie à Nice, A la Sorbonne. Nostalgique de la monarchie, il aimait l'ordre, la grandeur, le classicisme et la rigueur. Esprit religieux, il proclamait sa foi à travers ses oeuvres.
Son oeuvre poétique est abondante et comprend notamment Jardin sur le fleuve, Les Regrets, Les Silences, Le voyage intérieur, Le Palais de sable, Le Chant de l'âme au purgatoire, La Joie, Le jeune homme riche.  Il s'intéressa aussi au théâtre  et sa Jeune Phèdre est même donnée au Casino municipal de Nice en 1946.

Le manuscrit dont il est question ici est celui d'une pièce de théâtre en cinq actes,  intitulée Le roi lépreux. L'action se déroule dans les Etats chrétien d'orient sous le règle de Baudouin IV, au XIIe siècle.
Le premier acte débute à l'annonce du mariage entre la soeur du roi, Sybille, et Guy de Lusignan (en 1180) tandis que le rideau tombe sur la mort de Baudouin, en 1185. Le manuscrit compte 191 pages tapées à la machine et il semble avoir été achevé le lundi de Pâques 1948, à Nice.

vendredi 17 mai 2013

Le cycle des Contrées de Jacques Abeille

Claire et ses parents m'ont m’offert le cycle des Contrée de Jacques Abeille, pour mon anniversaire. Cette série de romans est souvent décrite comme une oeuvre où Buzzati rencontre Tolkien, dans une langue mélodieuse et soignée comme celle de Julien Gracq. Des livres faits pour moi, donc !

Dans Les jardins statuaires, le narrateur, un voyageur sans nom aux allures d’explorateur, arrive dans le pays des jardins statuaires, où les statues poussent à même la terre et dont la culture a organisé toute une société. Le voyageur entreprend de découvrir, par ses visites des différents domaines statuaires et ses entretiens avec les autochtones, la civilisation des jardins statuaires, ses coutumes et ses rites, souvent fascinants mais aussi parfois exécrables.
J'ai été enthousiasmé par la première partie de l'ouvrage, relatant la découverte des jardins et de leurs us et coutumes. La seconde partie, consacrée aux steppes et  au déclin de la civilisation des jardins m'a moins convaincu. La langue de Jacques Abeille est précieuse, mais elle est moins "fluide" que celle de Gracq il me semble. Reste que son imaginaire est riche et intéressant.

Le deuxième roman, Le Veilleur du Jour, nous fait franchir la frontière ouest des jardins, pour une visite de la grande ville portuaire de Terrèbre, lieu central du monde. Le héros du roman, Barthélémy Lécriveur, arrive dans la mégalopole pour devenir marin et y trouve après quelques déboires un emploi de "veilleur de jour" dans un antique entrepôt pour le compte d’une société d’archéologues amateurs d’occultisme. Il doit se préparer à accueillir un héros qui doit venir dans ce monument. Après l’entrepôt aux allures de temple, l’un des personnages principaux du roman n’est autre que la ville elle-même, pleine du mystère de ses secrets millénaires, ses passages secrets et ses références au Tarot de Marseille.

Le tome 3 du cycle, appelé Les voyages du fils, nous fait suivre le voyage qu’entreprend le fils du héros du Veilleur du jour, Ludovic Lindien, pour revenir dans les lieux qui ont marqué la vie de son père, des forêts profondes des hautes brandes à Terrèbre. C’est l’occasion de faire connaissance avec les sociétés tribales de bûcherons et de charbonniers qui peuplent les forêts séparant Terrèbre des Jardins Statuaires.

Résultat des filatures de l’enquêteur Molavoine rencontré dans Le Veilleur du jour, Les chroniques scandaleuses de Terrèbre sont un recueil de sept textes érotiques, qui s’ils s’écartent largement du ton des tomes précédents, reprennent les lieux ( la boutique de l’antiquaire, le temple, l’auberge…), les situations et les personnages du second tome. Ces textes sont fictivement l’oeuvre de Léo Barthe, l’oncle de Ludovic Lindien et frère du veilleur de jour, auteur pornographe résidant à Terrèbre.

Les Barbares relate l’occupation de l’Empire de Terrèbre par les cavaliers des steppes qui ont déjà fait disparaitre la civilisation des Jardins Statuaires décrite dans le premier roman. Dans ce contexte troublé,un jeune linguiste terrebrin, connaisseur de la langue des steppes, se trouve enrôlé par le Prince des barbares, qui les a fédéré et mené dans la conquête. Mais le Prince l’a surtout recruté car il est le traducteur du manuscrit qui constitue le dernier témoignage des Jardins Statuaires, et qui est à la base du premier roman du cycle . Le prince veut obliger le jeune linguiste à l’aider dans la recherche de l’explorateur des Jardins, pour qui il semble éprouver une véritable obsession. Ainsi commence un prodigieux périple à travers l’ensemble des Contrées, et surtout à travers les ruines des Jardins Statuaires.

La Barbarie est la suite immédiate des Barbares. Le héros narrateur revient, après son périple à travers toutes les Contrées en compagnie des cavaliers des steppes, à sa ville natale de Terrèbre qui a bien changé durant son absence. A la barbarie des steppes succède celle de Terrèbre,  maîtresse d’un monde dont elle est en train d’éradiquer les anciennes cultures. Dans cette ville soumise au totalitarisme, le narrateur des Barbares et de La Barbarie rencontre le deuxième grand conteur des Contrées, Ludovic Lindien, narrateur des Voyages du Fils, des Carnets de l’explorateur perdu et compilateur du Veilleur du Jour.

Les Mers perdues, écrit en collaboration avec François Schuiten ne viennent ni en aval, ni en amont des autres romans. Il s’agit d’une oeuvre isolée relatant, sous forme épistolaire, une expédition au-delà des mers perdues. Les explorateurs sont un écrivain chargé du rapport, une jeune géologue, un guide (ancien aventurier) et un dessinateur. Débarquant sur une Terra Incognita, les explorateurs découvrent des statues démesurées qui jonchent un paysage urbain en ruine. La visite des ruines et l’absence de but à cette expédition (le milliardaire qui finance l’exploration n’a rien dévoilé au groupe) sera l’occasion pour eux de se déchirer mais aussi de se découvrir.

dimanche 21 avril 2013

Oh les beaux jours


De passage à Paris, nous sommes allés voir "Oh les beaux jours", la pièce de Samuel Beckett, jouée par Catherine Frot au théâtre de l'Atelier.
J'avais vu à la télévision la version avec Madeleine Renaud et j'en avais un très bon souvenir.




La pièce de Beckett est difficile, sans doute plus qu' "En attendant Godot", qui est ma préféré.
Catherine Frot ne m'a cependant pas totalement convaincu dans ce rôle. Il manquait à son interprétation quelque chose, sans doute un peu d'âme, pour rendre tout le désespoir de cette vie emprisonnée, tronquée.

samedi 9 février 2013

Les soixante ans du Livre de poche


Les éditions Hachette lançaient leur collection de livre de poche le 9 février 1953. L'un des premiers livres édités sous ce format fut le roman Koenigsmark de Pierre Benoît.
Pour en savoir plus sur cette collection qui fait partie de notre vie quotidienne, voici le lien vers le dossier de presse consacré à cet anniversaire.




J'ai retrouvé le roman de Pierre Benoît dans notre bibliothèque. Il ne s'agit pas de l'édition de 1953, mais, hasard, d'une réédition de 1963. Mais j'ai eu une autre surprise en ouvrant ce livre. Il a appartenu à ma mère qui l'a obtenu en prix en 1964 alors qu'elle était en classe de troisième. Je l'avais oublié.


Heureuse époque où l'on récompensait le travail scolaire avec des livres. J'ai connu moi-même ces distributions des prix en école primaire. Si le principe du classement est contestable (encore que je n'en suis plus si convaincu), le fait d'offrir des livres me semble important.

vendredi 8 février 2013

(Re)lecture de Conche

En attendant de lire le tome V de son Journal étrange, j'ai relu le tome IV ainsi que le recueil Analyse de l'amour et autre sujets.
J'aime beaucoup la pensée de Marcel Conche et il me semble un philosophe accessible au non - philosophe que je suis. Son explication de la non - existence de Dieu par la souffrance des enfants est séduisante et ses propos sur l'amour éclairants.

Voici quelques extraits :

- sur la politique :
"L'homme d'aujourd'hui n'a pas le temps de laisser les sentiments lentement croître. La décision devance l'âme, de sorte que l'homme n'est plus que volonté claire, sans âme."

- sur le devoir : 
"Dans les actions faites par devoir, il y a aussi des degrés nombreux, depuis les devoirs moraux inconditionnels jusqu'au devoir éthique de politesse, en passant par les devoirs conditionnels liés au métier, à la situation."
"Vous devez être droit, et juste, et pur, et généreux, et calme, et cependant nul ne vous en saura gré, jamais. C'est cela, la morale."

- sur le civisme et la civilité :
"La civilité n'est pas le civisme(de civis, citoyen).(...) le civisme du citoyen qui se regarde comme membre de l'Etat, qui se laisse conduire par les lois, et conspire avec elle au bien public"(...). L'incivisme est une faute envers l'Etat ou la patrie, l'incivilité est une faute envers l'homme. (...° Etre civil, c'est ne pas refuser d'accorder à autrui son honneur et sa dignité d'être humain ; c'est le contraire du mépris des autres, dit La Bruyère."

Cependant, Conche est parfois désuet. En se voulant hors du temps, il est parfois d'un autre temps. Ses propos sur les femmes, parfois, peuvent paraitre misogynes. 
Au chapitre XXIV de son journal, on peut lire aussi ces propos sur l'antisémitisme :
"Aujourd'hui, alors que l'on sait, que tout le monde sait ce qu'être "antisémite" peut vouloir dire, il me semble que l'antisémitisme n'est, au pire, qu'un relent du passé : les jeunes générations (sauf cas très particuliers) en sont exemptes, et l'idée qu'il est très répandu est largement un mythe".
Comment un homme aussi éclairé peut-il écrire une telle contre-vérité ? Je crois que Marcel Conche ne connait pas toute la France ou du moins toutes ses composantes. Son métier de professeur ne l'a pas amené au contact des jeunes des banlieues, de la jeunesse  peu pensantes par elle-même qui peuple nos collège et nos lycées.
Je retrouve en le lisant le plaisir que j'ai à lire Gracq : une écriture lente et précieuse et les propos d'un homme plus proche du XIXe siècle que du XXIe. 

Il y a dans Analyse de l'amour deux exposés qui m'ont plu : celui qui donne son titre au recueil dans lequel Conche décrit si bien l'amour vrai (de la page 6 à 12 notamment) même si je n'adhère pas au troisième côté (la volonté) et celui qui développe ce que la philosophie grecque doit à Homère. Ce texte m'a donné envie de lire un autre texte de Conche, ses Essais sur Homère.


lundi 28 janvier 2013

Le dernier tome du journal de Conche


Je vais sans doute acheter le cinquième tome du journal de Marcel Conche malgré son tire peu accrocheur.. J'ai acheté à nouveau son petit livre sur l'amour, De l'amour, pensées trouvées dans un vieux cahier de dessin, que j'ai mystérieusement égaré !