dimanche 21 février 2016

Les bibliothèques d'Umberto Eco



Umberto Eco avait réuni près de 35 000 livres dans son appartement de Milan, mais en possédait 50 000 au total, éparpillés à la campagne, à Bologne et à Paris, avait-il confié au Figaro Magazine en 2011. 
Il vivait donc entouré d'ouvrages, dans lesquels il puisait sa culture et ses sujets de prédilection pour ses romans. Il savait exactement où se trouvaient tous les livres dans sa bibliothèque et il avait sélectionné quelques-uns des plus beaux manuscrits en sa possession pour donner une allure encore plus littéraire à son salon, en les protégeant sous des vitrines de verre. 
Il tenait son goût pour les livres de sa grand-mère maternelle. C'était une lectrice furieuse selon lui. Elle allait très souvent emprunter des livres à la bibliothèque, sans préférence. Grâce à elle, Umberto Eco a lu Le Père Goriot à douze ans, par exemple. Son grand-père paternel, qui est mort quand il avait six ans, était typographe. Lors de sa retraite, il s'était mis à relier les livres que les gens lui confiaient. À sa mort, personne n'avait réclamé les livres sur lesquels il travaillait parce qu'ils n'avaient pas grande valeur. Ils ont fini dans une caisse chez les parents du jeune Umberto qui a passé des années à détruire ce trésor à force de lire et relire Les Trois Mousquetaires, des romans pour demoiselles et beaucoup d'autres. 
Umberto Eco allait chaque mois à la grande foire de vieux livres de Milan et rachetait les lectures de son passé. Il se disait proustien, trouvant le sens de la vie dans les souvenirs de l'enfance, essentiellement les livres.

samedi 20 février 2016

Deux "nouveaux" poèmes de Tolkien



Deux poèmes écrits par Tolkien en 1936, ignorés pendant 80 ans, viennent d'être exuhmés. Ils datent de l’époque où Tolkien était enseignant à la Our Lady’s School de Oxfordshire. C’est un chercheur qui a redécouvert ces deux poèmes, via une note écrite par Tolkien lui même et dans laquelle il affirmait avoir fait paraître deux poèmes dans un magazine : le Abingdon Chronicle. Grâce à d’anciens élèves de l’école, il est arrivé à retrouver les magazines et les intrigants poèmes. Le premier, The Shadow Man, est une première version d’un texte publié en 1962 dans le livre Les Aventures de Tom Bombadil. Le deuxième, vraisemblablement inédit, est un chant de Noël à l’atmosphère très sombre.

vendredi 12 février 2016

Un carnet de Marcel Proust à lire en ligne



La BnF a mis en ligne l’« Agenda 1906 » de Marcel Proust, acquis en 2013. Ce mystérieux carnet qui n’était mentionné ni dans sa correspondance ni dans ses cahiers, contient des notes de travail qui esquissent une fin différente pour la Recherche et donnent une autre version du célèbre épisode de la madeleine, qui évoquait alors l’odeur et non le goût du thé. 
Ces notes révèlent également certains aspects de la vie privée de l’auteur.
L'agenda a fait l'objet d'une étude détaillée livrée ici : transcription du texte, ajout de référence biographique des personnes mentionnées, de photographies des lieux, etc..
Alors que je me pose la question de la lecture de l'oeuvre de Proust, que j'ai sans cesse reporté, ce carnet donne une vision intéressante du processus d'écriture.

Humour de libraires





L'équipe de campagne de Nicolas Sarkozy avait incité les sympathisants à précommander le livre sur les sites de ventes en ligne. Le geste n'avait pas plu aux libraires indépendants, qui avaient tout simplement été oubliés du communiqué. Alors, quand ils se sont retrouvés avec des cartons et des cartons de La France pour la vie envoyés de force par l'éditeur Plon, certains libraires ont répondu à ce manque de savoir - vivre en trouvant au livre une place intéressante sur leurs linéaires !

Tu m'as mis au péril de la mer



J'ai (enfin) lu Prose pour l'étrangère de Julien Gracq, une amie ayant résolu mon dilemme et offert le premier tome des oeuvres complètes en Pléiade.
Il s'agit d'un texte très court, dans le ton du recueil Liberté Grande. C'est dans sa poésie que Julien Gracq m'apparaît comme surréaliste, et ce n'est pas ce que je préfère chez lui.
J'en retiens toutefois ce beau passage que je dédicace à ma femme :
"A chaque heure, à chaque minute, ta vie alerte ma vie comme une cloche fondue dans le matin qui fait bondir le jour plus clair et traverse le coeur du pressentiment d'une grande fête."


Notes de lecture

Je m'interroge sur ma façon de lire. Après plusieurs semaines passées sans ouvrir un seul livre, mais les laissant s'amonceler au pied du lit, je viens d'en dévorer trois.
J'étais autrefois un lecteur régulier, enchaînant les livres mais l'irruption d'Internet dans mon espace culturel a fragmenté ma lecture.
Toujours est-il que je viens de terminer Littérature vagabonde de Jérôme Garcin, Relire, enquête sur une passion littéraire de Laure Murat et Le déjeuner des bords de Loire de Philippe Le Guillou.
Du premier, j'ai attrapé une liste de livres ou d'auteurs à lire : Georges Perros, Jean - Louis Bory, Jacques Chessex, François - Régis Bastide et Pierre Béarn.
Le second m'a fait réfléchir sur mes relectures bien - sûr, mais aussi mes lectures : je lis peu d'auteurs femmes, mais je ne semble pas être très original en cela selon l'enquête de Laure Murat. Ma lecture semble plutôt être  celle des gens du Moyen - Age si j'en crois Barthes, que je n'apprécie pas à cause de son jargon inutile selon moi (ressemblant en cela à Julien Gracq d'après Phillipe Le Guillou) :
"Ce que Barthes appelle la "lecture éphémère" ou la "lecture sans retour", désignant ces livres qu'on ne lit qu'une fois, qu'on traverse comme le train un paysage où l'on ne reviendra plus, serait lié à la naissance du capitalisme. Elle relèverait d'une "idéologie de la consommation", d'une "phénoménologie de la dévoration", qui aurait été impensable sous l'Antiquité ou au Moyen - Age, époques de l'éternel retour au texte et à la glose".
De l'enquête de Laure Murat, je garde aussi l'envie de relire une nouvelle fois Bouvard et Pécuchet !
Enfin, le petit livre de Philippe Le Guillou m'emplit de nostalgie. Celle d'abord d'avoir (re)découvert Julien Gracq trop tard pour oser lui dire mon émotion et mon respect face à son oeuvre. L'autre ensuite pour ce sentiment d'une époque disparue qui me fait parfois ne pas me sentir à ma place dans l'époque où nous sommes. Le déjeuner des bords de Loire me donne enfin de nouveau l'envie de m'arrêter à Saint Florent - le - Vieil bientôt, pour hanter les pas de Julien Gracq.

mardi 9 février 2016

Des histoires qui s'achèvent




Juliette Benzoni, auteur de romans historiques, est morte ce week-end. Née en 1920, elle commença dans l'écriture comme journaliste (notamment pour la revue Historia) avant de se lancer dans le roman historique au début des années 1960 avec la série des Catherine, une saga composée de six romans se déroulant durant la Guerre de Cent ans.
Elle poursuivra dans cette veine avec plus de 80 romans se déroulant principalement au temps de la Renaissance italienne, des croisades, ou de la guerre de Cent Ans. Si ses romans mêlaient les histoires d’amour à la grande histoire, très rigoureuse, la romancière s’appuyait sur des recherches historiques poussées pour écrire ses intrigues.
Traduite dans une vingtaine de langues, Juliette Benzoni a vendu plus de 300 millions de livres. Plusieurs de ces romans ont été adaptés pour la télé ou le cinéma.
J'ai découvert cet auteur par ma grand-mère et madame Benzoni a su plusieurs fois me transporter par ses livres dans ces époques que j'ai étudiées par la suite.