jeudi 31 décembre 2015

Mon cadeau de Noël ?





Ma femme m'a offert une liseuse pour Noël, le modèle Ultra Tea. C'est un bel objet sur lequel lire est agréable en raison d'un écran mat donnant la sensation de parcourir la page d'un vrai livre. Je n'ai pas vraiment eu le temps de l'essayer car Alice s'en est emparer pour lire Les contes de Beedle le Barde de l'auteur de la saga Harry Potter.
Si je pense n'utiliser que ponctuellement cette liseuse, voici quelqu'un qui devrait en profiter pleinement...

jeudi 24 décembre 2015

La bibliothèque de Babel existe !



Jorge Luis Borges  publia en 1941 une de ses plus célèbres nouvelles, « La bibliothèque de Babel ». 

La bibliothèque de Babel est une bibliothèque univers, c’est-à-dire qu’elle est tellement grande qu’elle contient tous les textes possibles et imaginables. 
Combien de livres contient-elle exactement ? Un nombre colossal. Pour le comprendre, il faut préciser le « fonctionnement » de la bibliothèque : selon Borges, chaque livre qu’elle possède contient 410 pages et chaque page contient 40 lignes de texte, elles-mêmes composées de 80 caractères chacune. Chaque livre contient donc 1 312 000 caractères et utilise toutes les lettres de l’alphabet (26 lettres), plus l’espace, la virgule et le point, ce qui porte à 29 le nombre de signes différents utilisables.
La bibliothèque comporte donc 291 312 000 livres  (29 multiplié par lui-même 1 312 000 fois). Pour prendre la mesure d’un tel nombre, l’imprimer requerrait 500 pages A4, remplirait un roman de 1 100 pages en format de poche et, écrit en ligne droite, mesurerait environ 354 kilomètres de long. 
Quelle place prendrait alors une telle bibliothèque ? Si l’on imagine qu’un livre occupe un volume de 3 000 cm3, et si l’on part du postulat que l’univers observable est une sphère de 46 milliards d’années-lumière de rayon, de rapides calculs indiquent que l’on peut stocker dans cet univers environ 2,8 × 1050 livres
Si elle existait, la bibliothèque imaginée par Borges remplirait non seulement l’univers tout entier, mais en nécessiterait beaucoup plus. 


A défaut d’exister physiquement, la bibliothèque peut être parcourue numériquement grâce à Jonathan Basile. Son site libraryofbabel.info reproduit presque exactement le fonctionnement de la bibliothèque décrite par Jorge Luis Borges. La bibliothèque créée est différente  en cela qu’elle ne contient pas tous les livres possibles mais seulement toutes les pages possibles. La bibliothèque contient donc environ  4,7 ×  104 679 pages différentes, réparties dans104 677 livres.
Bien sûr, la bibliothèque contient tellement d’information qu’il serait impossible de la stocker numériquement. Le contenu de la bibliothèque est donc généré à partir d’un algorithme spécial créé par Jonathan Basile. Chaque page a un numéro unique qui lui est propre et qui l’identifie dans la bibliothèque. L’algorithme utilise ensuite ce numéro de page pour générer un nombre pseudo-aléatoire unique qui est lui-même converti en base 29, c’est-à-dire en texte utilisant les 29 signes cités précédemment : le texte de la page est généré. Le même numéro de page créera donc la même page à chaque fois.
Fidèle à la nouvelle parue en 1941, la bibliothèque numérique est organisée en pièces hexagonales identiques, dont 4 des murs abritent des livres sur cinq étagères chacun.Chaque étagère comporte 32 livres de 410 pages chacun. Et chaque page de chaque livre, de chaque étagère, de chaque pièce est accessible. L’immense majorité de ces pages renferment des suites incompréhensibles de caractères. Pourtant, parmi ces milliards et milliards de pages, se trouvent forcément des livres que vous avez lus. Ces pages contiennent pratiquement tout : vous y trouverez aussi bien les aventures de votre héros de roman préféré que le manuel d’utilisation de votre aspirateur, les évangiles de la Bible ou les versets du Coran, les articles de l’Encyclopédie de Diderot, les poèmes de Shakespeare, toutes les pages de votre journal intime, toutes les théories mathématiques jamais écrites, tous les secrets, tous les rêves, tous les récits et tous les noms, même votre nom et votre histoire, existent déjà dans l’immensité de la bibliothèque de Babel. Parmi ces pages inexplorées se trouve aussi tout ce qui n’a jamais été écrit mais qui le sera peut-être un jour.


Tout ce que vous écrirez ou pourriez écrire est déjà là, quelque part. Il suffit juste de chercher.

dimanche 20 septembre 2015

Trouvés sur les quais



Voici ce que nous avons ramené de Quais des livres cette année : livres, affiches, gravures, matériel pédagogique ancien...

mercredi 9 septembre 2015

Une très belle bibliothèque






Elle se trouve à Monterrey, au Mexique et a été réalisé par un bureau de design mexicain.

lundi 17 août 2015

Pour habiter l'oeuvre de Tolkien ?



Geldrop est une ville située aux Pays-Bas dont l’un des quartiers a toutes ses rues nommées selon les oeuvres de Tolkien. Lorsque le quartier a été construit, on cherchait des noms différents de tout ce qui existe habituellement, et comme la personne en charge de la toponymie était fan de Tolkien... Mais ne vous emballez pas. A voir les photos, on est loin des paysages de la Nouvelle - Zélande !


vendredi 7 août 2015

Les bibliothèque de la maison de Gracq

On peut parcourir plusieurs bibliothèques dans la maison de Julien Gracq, dont deux m'intéressent tout particulièrement. 
D'abord la bibliothèque de Louis Poirier, constituée des livres trouvés dans la maison au moment du legs et qui n'ont pas été vendu aux enchères. J'ai toujours pensé que parcourir la bibliothèque des gens permettait de les connaitre.
Egalement la bibliothèque des grands lecteurs qui est le fruit d’une commande passée à des écrivains de langue française et aux artistes francophones, connus ou non. Chacun s'est vu poser la question : quels sont les livres que vous souhaiteriez trouver dans la Maison Julien Gracq ? (De 5 à 10 livres). Ainsi les rayonnages de cette bibliothèque sont constitués de la bibliothèque idéale d’écrivains et d’artistes, 80 ayant répondu à ce jour. Chaque linéaire de livres pouvant être par la suite modifié par son « auteur ».
Enfin, la Chambre des cartes du Grenier à sel qui présente jusqu'au 28 août des aquarelles, cartes et paysages imaginaires sur écorces de bouleau réalisés par Emmanuel Ruben.

oeuvre d'Emmanuel Ruben

"En cet empire, l’Art de la Cartographie fut poussé à une telle Perfection que la Carte d’une seule Province occupait toute une Ville et la Carte de l’Empire toute une Province. Avec le temps, ces Cartes Démesurées cessèrent de donner satisfaction et les Collèges de Cartographes levèrent une Carte de l’Empire, qui avait le Format de l’Empire et qui coïncidait avec lui, point par point. Moins passionnées pour l’Étude de la Cartographie, les Générations Suivantes réfléchirent que cette Carte Dilatée était inutile et, non sans impiété, elles l’abandonnèrent à l’Inclémence du Soleil et des Hivers. Dans les Déserts de l’Ouest, subsistent des Ruines très abîmées de la Carte. Des Animaux et des Mendiants les habitent. Dans tout le Pays, il n’y a plus d’autre trace des Disciplines Géographiques. 
Suarez Miranda, Viajes de Varones Prudentes, Lib. IV, Cap. XIV, Lerida, 1658."
Jorge Luis Borges, L’auteur et autres textes. El hacedor, édition bilingue, trad. Roger Caillois, Gallimard, 1982, p.198

Dilemme




En 1952, Julien Gracq a publié Prose pour l'étrangère, une oeuvre poétique. Malheureusement, il n'y a eu que 63 exemplaires hors commerce de cette oeuvre. Elle semble avoir été publiée au Japon dans une édition bilingue, mais sans certitude. Enfin, on peut la lire dans le tome I des oeuvres complètes de la Pléiade. 
Mon problème : les exemplaires hors-commerce en vente sont rares et s'échangent autour de 4000 euros... La possible édition japonaise est rare également et se trouve pour 200 euros. Reste le volume de la Pléiade, pour 70 euros, mais je possède déjà toutes les autres oeuvres qu'il contient !

jeudi 6 août 2015

J'ai très envie d'y aller



"Il y a deux catégories d'écrivains en ce qui concerne les impressions visuelles : il y a ceux qui sont myope et ceux qui sont presbytes, en effet. Il y a des gens qui décrivent et qui voient surtout le lointain, c'est sûr ; et d'autres qui voient les petits objets, menus. Il est certains que si j'ai à me promener, si j'ai le choix, je prends un chemin de crête, plutôt, pour avoir des vues. Oui, c'est instinctif." Julien Gracq

La carte du territoire des cités obscures



J'ai longtemps cherché une carte numérique de bonne qualité des Cités Obscures de Schuiten et Peeters avant de me rendre compte hier que j'en possédais une, au dos d'une carte IGN de Sodrovno - Voldachie offert avec le second tome de La frontière invisible.
Il y a des similitudes entre les univers de Schuiten & Peeters, Jacques Abeille et Julien Gracq, je trouve. D'ailleurs, Schuiten et Abeille ont collaboré dans l'écriture des Mers perdues. Vous pourrez les entrendre évoquer cette collaboration en suivant ce lien.

mercredi 5 août 2015

Ecouter Jacques Abeille

J'ai parlé ici du cycle des Contrées de Jacques Abeille dont l'imaginaire et le style m'ont rappelé Julien Gracq (il semblerait d'ailleurs que celui-ci ayant lu un exemplaire du manuscrit des Jardins Statuaires ait tenté de le faire édité par les éditions Corti, mais le tapuscrit se serait perdu en route). Vous trouverez ici le lien vers une conférence donnée par Jacques Abeille à propos de son oeuvre et de son univers.


mardi 4 août 2015

Le roman comme exploration

Voici ce qu'écrit Jacques Abeille à propos de son oeuvre Les jardins statuaires dans la postface des Mers perdues, écrit en collaboration avec François Schuiten.

"Il y a une quinzaine d'année, passant sur une route de campagne, je vis un paysan qui grattait la terre et je me représentai tout à coup un monde où poussaient non des courges mais des statues. Je garde le souvenir de l'éclatante blancheur du marbre en moi vibrant. En ce moment me fut donné une manière de conte philosophique, une métaphore de la création artistique avec son avers de soins patients à une croissance que tout menace, et son revers, le bourgeonnement fou et la mort du créateur écrasé sous son oeuvre.
Je menais une vie sans loisir et des années passèrent sans me laisser l'occasion de tracer la plus modeste ébauche. Puis j'étais dans une chambre d'hôtel et je voyais ma vie que je rompais en faveur de l'avenir. J'étais seul et des pensées me menaçaient. Je pris un cahier et me mis à écrire ce conte dont l'idée me revenait dans mon désoeuvrement. Je croyais en faire le tour en quelques pages. Ma minutie m'entraîna, et enfin un obscur désir de réalité. Je ne veux pas dire qu'il m'importait de rendre vraisemblables des fantaisies, mais qu'il y avait dans le monde que je découvrais trop de richesse pour qu'il consente à la fade transparence d'une allégorie; je cessai de vouloir ce que j'écrivais et laissai surgir des incongruités. Ainsi ce qui devait n'être que le divertissement d'un moment, fut le rêve de quelques mois. Le plus étrange était que cette chose exigeait son temps propre et retardait sa clôture. Par exemple, si des filles hantent cette narration, c'est que deux enfants, Laurence et Stéphanie, vinrent jouer autour de la maison où j'écrivais, leurs rires montaient jusqu'à ma fenêtre; le roman happa ce reste diurne et s'en nourrit. Je cru avoir écris l'oeuvre d'un fou; l'ayant laissé quelques temps, je m'étonne d'une cohérence inattendue. C'est ainsi. Ecrivant, il arrive que l'on franchisse par mégarde une indécise et insoupçonnée frontière; ce dont on se croyait maître se met à exister de son propre poids et, tandis que l'auteur bascule dans une moindre existence, se dresse un être de parole que son élan porte au dehors. La publication est moins une ambition qu'un geste de bonne foi. Il me semble."

Ces propos me semblent parfaitement convenir à son oeuvre, ainsi qu'à celle de Tolkien et de Gracq. L'idée d'un univers découvert et révélé par l'écrivain, l'envahissant pour le dépasser progressivement me paraît juste en ce qui les concerne. Je crois que cela marche moins pour l'oeuvre de Borges, que je trouve plus maîtrisée, canalisée.

samedi 25 juillet 2015

Et celle-ci aussi !



Et elle en avait bien besoin ! Le classement a été fait selon la hauteur des livres d'histoire et de géographie, pour qu'ils tiennent dans les différents rayonnages. Il reste même de la place, comme dans la bibliothèque du bas...

vendredi 24 juillet 2015

C'est beau une bibliothèque bien rangée !




Voici le résultat d'une après-midi de classement ... L'ordre alphabétique est encore ce qu'il y a de mieux pour s'y retrouver !

lundi 13 juillet 2015

Une belle moisson



Regarder 84 Charing Cross Road hiers soir nous a donné envie de retourner chez un bouquiniste situé non loin de Rouen pour y fouiner un peu... Et voici ce que nous avons trouvé !

84 Charing Cross Road



J'ai découvert avec plaisir le film 84 Charing Cross Road avec Anne Bancroft et Anthony Hopkins. Ce que je ne savais pas, c'est qu'il était tiré d'une authentique correspondance échangée pendant vingt ans (de 1949 à 1969) entre Helene Hanff, écrivain new-yorkaise, et les employés de la librairie Mark & Co., spécialisée dans les titres épuisés.




Le dévouement et la délicatesse de Frank Doel, le premier et principal interlocuteur de mademoiselle Hanff, touchèrent cette femme pourtant exigeante, à la recherche de textes rares introuvables selon elle aux États-Unis ("Londres est bien plus près de mon bureau que la 17e Rue" écrivit-elle au libraire). Très vite, un ton chaleureux et intime s'installa entre les différents correspondants car le personnel de la petite librairie et les proches de Frank Doel participèrent aussi à cet échange épistolaire dont le sujet principal restait cependant l'amour des livres. 
Hélène Hanff a connu avec ce livre une certaine notoriété, sans bien en comprendre les raisons disait-elle, elle qui n'avait jamais rencontrer le succès littéraire jusque là.




Détail pittoresque, si la librairie d'occasion du 84 Charing Cross Road n'existe plus depuis les années 1970, il y en a une autre sise au 72 de la même rue !

lundi 6 juillet 2015

Nous pourrons bientôt lire dans la librairie de Montaigne !

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Egyptologue et mathématicien de formation, Robert Vergnieux dirige Archéovision et met les technologies numériques les plus pointues au service des sciences humaines et de l'histoire.

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L'un des derniers projets en cours est la reconstitution intégrale de la librairie de l'écrivain Montaigne qui se trouvait dans la petite tour ronde de son château à Saint-Michel-de-Montaigne. Il s'agit de restituer la bibliothèque de l'auteur des « Essais » telle qu'elle était du temps où il y passait son temps à lire, écrire et penser : c'est - à - dire aussi bien le lieu que les livres qui y étaient entreposés. Il s'agit d'un vaste projet de numérisation de son œuvre, entamé l'an dernier et qui permettra à terme de se promener virtuellement dans la bibliothèque, de cliquer sur un livre pour accéder à son contenu numérisé et lire ce que Montaigne lisait, c'est-à-dire au moins une centaine d'ouvrages.
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Il a fallu également retrouver les maximes, que Montaigne avait fait graver sur les poutres et les solives du plafond de la bibliothèque, et leurs différentes versions (certaines se superposaient).

 

 En croisant la description effectuée par Montaigne lui-même de sa librairie et les images restituées, les spécialistes discutent encore pour savoir combien d'étagères comptait la pièce et de quelle couleur était le plafond. Aux dernières nouvelles, le plafond aurait été blanc et il y aurait eu trois travées dont la troisième équipée de pupitres. Et comment le sait-on ? Parce que les simulations faites par Archéovision ont montré que la phrase d'hommage à La Boétie qui, d'après Alain Legros, surmontait le meuble, était trop longue pour tenir sur deux travées seulement.

dimanche 14 juin 2015

La route




« L’étrange — l’inquiétante route ! le seul grand chemin que j’aie jamais suivi, dont le serpentement, quand bien même tout s’effacerait autour de lui de ses rencontres et de ses dangers — de ses taillis crépusculaires et de sa peur — creuserait encore sa trace dans ma mémoire comme un rai de diamant sur une vitre. On s’engageait dans celui-là comme on s’embarque sur la mer. À travers trois cents lieues de pays confus, courant seul, sans nœuds, sans attaches, un fil mince, étiré, blanchi de soleil, pourri de feuilles mortes, il déroule dans mon souvenir la traînée phosphorescente d’un sentier où le pied tâtonne entre les herbes par une nuit de lune, comme si, entre ses berges de nuit, je l’avais suivi d’un bout à l’autre à travers un interminable bois noir. »

Extrait de La route, de Julien Gracq, 1970, dans le recueil La presqu’île, José Corti, p. 9-10.


Entretien Gracq

Le livre abandonné dont parle Gracq dans cet entretien a été publié après sa mort sous le titre « Les terres du couchant« . On y retrouve ce passage dans les pages 75 à 93. Etrange de voir ce livre publié alors que de l’aveu même de son auteur, le moteur de la narration qui devait l’animer avait calé en route…

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Ce fragment intitulé La route est sans doute l’un des plus beaux textes que j’ai lu.

lundi 5 janvier 2015

Les hommes de la liberté de Claude Manceron



Claude Manceron est l’auteur d’une oeuvre monumentale dont l’ambition était de retracer toute l’histoire de la Révolution française par des biographies croisées de ses principaux acteurs qu’ils soient illustres ou inconnus. Il n’a malheureusement pas pu aller au bout de ce projet et seuls les cinq premiers tomes, sur les dix prévus, sont parus avant sa mort.

Admirateur de Michelet, il s’est fait romancier de l’histoire pour raconter, entre 1973 et 1987, la période de l’histoire de France allant des vingt ans de Louis XVI en 1774 à l’année 1789.

J’ai découvert cet auteur en revoyant un numéro de l’émission Apostrophes de 1976 posant à plusieurs historiens la question « Pourquoi et pour qui faites – vous de l’histoire ? » et cela m’a donné envie de lire ses livres.




Ces cinq tomes s’accompagnent d’un album illustré contenant des biographies et des récits des principaux évènements de cette période.

samedi 3 janvier 2015

Un nouveau Gracq !


J'ai acheté ce matin Les Terres du Couchant, un roman posthume de Julien Gracq qu'il avait commencé en 1953 mais interrompu pour écrire Un Balcon en forêt. Insatisfait de sa forme, il avait ensuite laissé de côté son manuscrit, enfermé dans une malle.
On peut évidemment s'interroger sur le bien fondé de publier une oeuvre inachevée d'un auteur tel que Julien Gracq, si méticuleux concernant ses écrits ; mais je dois avouer que la perspective de lire encore "un Gracq" me ravit.
L'action se déroule dans un autrefois mythique et médiéval, quelque part dans un Royaume constitué d’une capitale nommée Bréga-Vieil et d’un poste frontière fortifié dont les habitants attendent l’assaut de barbares. Le narrateur, un employé au cadastre, avec quelques compagnons de route, quitte sa terre pour cet espace en marge, inconnu, dépourvu de bornes, noyé dans un certain brouillard. Il prend la route, qui est le véritable objet de la première partie du roman.
Cette histoire n'est pas sans rappeler celle du Rivage des Syrtes, paru en 1951 ou bien La Route, récit inclue dans le recueil La Presqu'île paru en 1995.

Julien Gracq a laissé derrière lui 29 cahiers qu'il avait intitulés Notules, et qui contiennent des milliers de pages jamais publiées. Dans son testament, il avait précisé que ces cahiers ne pourraient être exploités (sauf par les chercheurs) que vingt ans après sa mort. Il faudra donc attendre 2027 pour lire d'autres oeuvres de Gracq, à moins que d'autres malles ne recèlent des trésors !