mercredi 31 décembre 2008

Les grands aussi...

Pour terminer l’année par un grand éclat de rire (c’est ce qui m’est arrivé devant mon écran), je reproduit ici des citations extraites des Friandises littéraires de Joseph Vebret. Ce livre est présenté ici par Pierre Assouline, encore.Il s'agit du chapitre sur "l'art de ne pas se relire".

“Il se leva debout” (Hugo, Les Misérables),
“Je dirai qu’une femme ne doit jamais écrire que des œuvres posthumes à publier après sa mort” (Stendhal, De l’amour),
Quatre mille Arabes couraient derrière (un chameau), pieds nus, gesticulant, riant comme des fous, et faisaient luire au soleil six cents mille dents blanches (Daudet, Tartarin de Tarascon),
“D’une main il leva son poignard, et de l’autre il lui dit…”(Ponson du Terrail),
“Je m’en vais mettre les fers au feu pour tirer les vers du nez de Mme Barbançon afin de voir ce qu’elle a dans le ventre ! “(Eugène Sue, Les Sept pêchés capitaux),
“Oui, oui, nous partons, dit Pierre, qui se détourna, cherchant son chapeau, pour s’essuyer les yeux.” (Zola, Lourdes)…

Bonne année 2009 à tous ceux qui passent par cette bibliothèque...

mardi 30 décembre 2008

Librairies

Un autre livre qui me tenterait assez, si ce n’était son prix, un tantinet élevé !

"Histoire de la librairie française" sous la direction de Patricia Sorel et Frédérique Leblanc, avec la collaboration de Jean-François Loisy. Ed. du Cercle de la librairie, 736 p., 159 €.

Un livre pour réfléchir sur la vente de livres… Vous en trouverez une présentation ici.

Une suite au livre "Librairies, corps et âmes" paru chez Vinci en 1994 et dans lequel des écrivains évoquaient leurs librairies favorites.

Absence

J'ai longtemps hésité à publier ce texte, toute la journée en fait. Mais je crois qu'il le faut. Je l'ai écrit, je l'ai pensé, je le pense encore. Je sais, j'espère, que mes proches comprendront.

Il y a des lectures difficiles… Je ne m’attendais pas à cela en ouvrant le premier tome du Journal étrange, ce matin. Le premier « et si » évoqué étant « Si ma mère eût vécu »…

La mère de Marcel Conche est morte à sa naissance et il se demande donc dans ce chapitre ce qu’aurait pu être sa vie avec elle. Il n’y parvient pas vraiment, ni même d’ailleurs à imaginer autrement ce père « lointain, sévère olympien », qui n’aurait pas été transformé par la mort de l’être aimé.

Mon histoire n’a pas grand chose à voir avec celle de Conche, ma mère est morte alors que j’avais 22 ans. Et pourtant ce texte m’a parlé.

(…) « toute ma vie en eût été changée.
J’aurais été différent. En quoi ? Jusqu’à quel point ?
(…) J’ai toujours eu le sentiment qu’il me manquait quelque chose, sans pouvoir dire quoi. »


Et, en ne citant plus, mais en plagiant, j’ai découvert une vérité (elle m’est plutôt « tombée dessus » ce matin) :

Si ma mère eût vécu, j’aurais été un père très différent – un père heureux -.

lundi 29 décembre 2008

Encore un peu de lecture

Comme j’allais en ville pour faire les achats de cadeaux du réveillon du nouvel an, je suis passé chez mon libraire. Si j’ai résisté à l’achat de « Promenades sous la lune », j’ai craqué pour « La forme d’une ville » de Gracq et l’édition des « Essais » de Montaigne en français moderne par Claude Pinganaud. Ce sera plus commode à relire que mon édition en trois volumes et ancien français.
Ajouté aux livres de Marcel Conche que je viens de recevoir par colis, je crois que le début d'année 2009 va être bien rempli.

Promenades sous la lune

Pierre Assouline a beaucoup de détracteurs et je ne suis pas toujours d’accord avec ce qu’il écrit (j’ai conscience qu’écrire cela est un peu prétentieux), mais il a l’art et la manière de donner envie de lire.
A la fin de son dernier article, je savais déjà qu’il me faudrait me procurer « Promenades sous la lune » de Maxime Cohen et l’ajouter à la liste des livres à lire…
Je me rends compte que j’affectionne particulièrement les livres – carnets dans lesquels les auteurs confient leurs pensées ou leurs notes de lecture, sans ordre apparent. Cela me fait penser que je possède un cahier de notes historiques prises par un érudit du XIXe siècle et que je remets toujours à plus tard le moment de le déchiffrer.

dimanche 28 décembre 2008

Montaigne, Heidegger, Auschwitz et Hiroshima

Dans l’un des chapitres consacrés à Heidegger, Marcel Conche revient sur sa conception du rôle de la philosophie.

« La philosophie est recherche de la vérité. Mais il lui est essentiel de ne pas aboutir à ce qu’elle a visé : le philosophe n’atteint pas la vérité, mais seulement sa vérité. (…) Autrement dit, les « vérités » philosophiques sont différentes parce que les philosophes vivent dans des mondes différents. Une grande philosophie est nécessairement en accord essentiel avec le monde du philosophe. Un professeur de philosophie d’aujourd’hui – qui n’est pas à proprement parler, un philosophe - , peut se dire « thomiste », « kantien », « hégélien », etc. En ce cas, vivant dans un certain monde, le nôtre, celui où il y eut Auschwitz et Hiroshima, il pense comme s’il vivait dans un autre, et donc dans l’abstraction à l’égard du propre de son monde. »

Puis il explique pourquoi la philosophie d’Heidegger introduisit une rupture dans la pensée :

« Il est en phase avec ce monde, ce qui n’est le cas, alors, d’aucune autre philosophie, au moins d’une façon aussi intime. Lorsque Heidegger questionne, c’est la souffrance même d’un monde qui questionne en lui. Voici ce qu’écrit F. Heinemann en 1935 : « Aujourd’hui notre intellect, loin de planer librement, se trouve enfoncé avec violence dans la profondeur de l’existence. Nous posons des questions, et c’est une souffrance profonde, inconcevable, qui les pose en nous : la souffrance suscitée par la dense cohue des évènements contemporains : guerre, révolution, décomposition de la société bourgeoise et des valeurs supposées éternelles d’une culture plus de deux fois millénaire, crise du capitalisme, inflation, déflation. En nous ce qui pose les questions, c’est ce fait central, dont les évènements ci-dessus énumérés ne sont que des aspects partiels : la catastrophe de l’homme. »

Aurais-je trouvé la philosophie « pessimiste » que je recherche ? Dois-je lire Heidegger ?

Dans un autre chapitre, toujours en évoquant Heidegger, Conche cite Montaigne :

« Pourquoi prenons-nous le titre d’être, de cet instant qui n’est qu’une eloise dans le cours infini d’une nuit éternelle, et une interruption si brève de notre perpétuelle et naturelle condition ? » (Essais, II, XII, PUF, p. 526). Notre condition quasi perpétuelle : de n’être pas encore, ou de n’être plus. »

samedi 27 décembre 2008

Preuves et arguments

J'ai eu l'autre jour une conversation avec une amie mathématicienne (elle n'aimera pas ce terme !) au sujet de la beauté de cette science. Elle a parlé, si je me souviens bien, de recherche de la vérité, de plaisir de la démonstration. Comme je comparais cela au plaisir de la découverte en archive, elle m'a répondu ceci qui m'a frappé : dans les textes, on découvre quelque chose qui s’y trouvait déjà, on le révèle seulement. Alors que par la démonstration, on découvre quelque chose qui n'était pas et on le fait exister.

C'est la lecture d'un passage de Conche qui m'a rappelé cette conversation :
« Mais il n'y a pas de preuve en métaphysique. Car une preuve, une démonstration ne laissent pas libre de penser autrement. (...) Le philosophe métaphysicien ne démontre pas: il argumente, et argument n'est pas preuve. Car la preuve contraint la liberté de l'esprit, alors que l'argument n'a que le poids et la force que lui consent la liberté. »

Je crois que l’on touche là une différence fondamentale entre les sciences et les sciences sociales. Lorsque je parle d’histoire à mes élèves, j’argumente et si je veux qu’il adhère à mon raisonnement, je joue parfois sur l’autorité naturelle du professeur. Lorsque cette amie développe un raisonnement mathématique, elle prouve et cette preuve doit s’imposer (je dis « doit », car nous avons tout de même affaire à des élèves, êtres illogiques s’il en est).

D'autres pages

Il arrive parfois qu'arrivant a la fin d'un livre, je cherche d'autres pages. Non que l'histoire me paraisse inachevée, mais plutôt que je ne veux pas rompre ce contact étroit avec le livre.
Peu de livres, peu d'auteurs m'ont provoque cette sensation : Le seigneur des anneaux, bien sur (mais a la deuxième ou troisième lecture seulement), Les trois mousquetaires, Les racines du mal et Les pianos mécaniques de Henry François Rey.

Curieux livre que ce dernier, paru chez Robert Laffont en 1962. Il raconte la rencontre de différents personnages en Espagne. Pourquoi ai-je aimé ce roman ? Je ne saurais le dire. Je l'ai fait lire a d'autres personnes qui ont confirmé ce que je savais : pas de style, pas réellement d'histoire. Alors quoi ? Une certaine proximité avec les personnages ? Une résonnance avec mon état d'esprit du moment ?

Dans tous les cas, c'est une lecture qui compte.

En voici les premières et dernières phrases :
"Apres la frontière, Vincent ralentit. Le dépaysement commençait. "Bienvenue en Espagne" disaient les écriteaux."
(…)
"Jenny étire son long corps. Elle sourit.
- Il faut se lever, dit-elle. Daniel va rentrer.
Elle est nue, debout.
- Maintenant, je sais ce que je ferais, cet hiver : je te regarderai, dit Régnier."

vendredi 26 décembre 2008

Penser tout haut

Ce que je trouve fascinant chez Marcel Conche, outre sa clarté d’esprit et de style, c’est sa capacité à surprendre au détour de la page. Ainsi dans le chapitre « Dieu » où je découvre ce matin ceci :

« Car si l’on n’aime pas, on ne souffre pas, mais on ne vit pas. Celui qui aime sa femme a de la joie, mais la douleur n’est pas loin : il suffit qu’elle soit mécontente, ou triste, ou souffrante, ou n’ayant plus d’amour. (…) Si la vie est douloureuse, c’est que l(on ne peut pas s’abstenir d’aimer. »

Dans quel sens prendre tout ceci ? J’ai souvent voulu ne pas éprouver de sentiments (ne pas aimer ?), était-ce pour ne pas souffrir ? Ne pas vivre ?
Je me souviens d’une conversation avec un camarade, alors que nous révisions le CAPES, chez moi, peu après la mort de ma mère. Je lui soutenais alors que j’enviais les machines, purs mécanismes, agissant par « habitude » et que c’était là mon idéal de vie. Il m’objectait le contraire, argumentant que l’homme est avant tout esprit. Il avait raison, bien sûr. Je pense comme lui aujourd’hui. L’esprit est ce qui fait l’homme. C’est sa grandeur et son malheur.

J’accorde beaucoup de place à la souffrance. Non que j’aime souffrir, mais que par elle, je sais que je vis, que j’avance. C’est pour cela, je crois, que je rejette tous les produits « stupéfiants », comme autant de moyens de nier la vie.

Mais je m’égare, continuons la lecture :

« Si l’on aime on a l’espoir, la joie, la douleur, la déception, la colère, la haine, jamais l’ennui. »

Et Dieu dans tout ça ? Il semble bien secondaire pour Conche…

mercredi 24 décembre 2008

Réflexions matinales

Comme je marchais ce matin au travers la ville encore partiellement endormie, je me suis interrogé sur cette attirance pour Borges et Gracq, ou plus récemment Conche, ces auteurs vieillissants.
Sans doute recherchais-je une certaine forme de sagesse ? Mais j'apprécie aussi une manière de penser, qui sait prendre son temps dans un monde où tout va trop vite.
Leurs styles précis, faussement simples, sont pour moi les derniers témoignages d'une époque durant laquelle les mots avaient du sens, une signification précise. La magie du Verbe, en quelque sorte.
je doute fortement d'atteindre leurs âges canoniques, mais si cela était, je souhaiterais vraiment aboutir à la sérénité que je sens au travers leurs écrits.

mardi 23 décembre 2008

Un peu de philosophie ne peut pas nuire

J'ai le sentiment que Marcel Conche devait un prof de philo assez extraordinaire, tant ses propos me semblent pédagogiques, tant il sait présenter des idées complexes de façon limpides.
A propos de la distinction entre homme et animal, par exemple :

"L'animal est pris dans le monde comme un bateau dans les glaces. L'homme est ouvert au monde : pour lui, il y a le monde.(...) L'homme est libre, car il juge, ou peut juger, en fonction des états de choses, en se laissant lui-même de côté, en faisant abstraction de soi, et donc en se fondant sur la seule vérité de la chose, sans être déterminé par ce qu'il est.(...) L'homme souffre de la souffrance animale ; l'animal ne souffre pas de la souffrance humaine."

Ou bien la relation ente l'âme et le corps :

"On ne peut pas dire que l'homme soit composé d'une âme et d'un corps, car ce serait accordé au corps une importance égale à celle de l'âme.
C'est ce que platon a fort bien expliqué :
l'homme se sert de son corps mais n'est pas son corps, car "celui qui se sert d'une chose se distingue de la chose dont il se sert". L'homme commande au corps. "Qu'est-ce donc que l'homme ?" Ce n'est pas le corps : il ne se donne pas des ordres à lui- même. est-ce le tout, corps et âme ?
"Socrate - Ce serait donc le tout, corps et âme, qui commanderait au corps, et c'est ceal qui serait l'homme ?
Alcibiade - Peut-être.
Socrate - Mais non vraiment ; car si l'une des deux parties ne participe pas au commandement, il est absolument impossible que ce soit le tout qui l'exerce.
Alcibiade - C'est vrai.
Socrate - Alors, puisque ni le corps, ni le tout ne sont l'homme, reste qu'ils ne soient rien, ou, s'ils sont quelque chose, il faut en conclure que l'homme, c'est l'âme"

lundi 22 décembre 2008

Librairie



Je suis allé chercher le journal de marcel Conche chez mon libraire, aujourd'hui. Ce n'était pas le bon moment, avec toute cette foule achetant les derniers cadeaux de Noël. Je n'ai jamais vu autant de monde dans une librairie. Les vendeurs paraissaient exténués et agacés par les demandes délirantes des clients. Je regrette le temps où cette librairie était moins bien rangée, quand on pouvait « fureter » dans les rayonnages sans rencontrer âme qui vive. Mais je conçois que commercialement, ce n’était pas rentable. Le résultat, c’est que je ne trouve plus ce que je cherche dans cette librairie, et que je commande par internet.
Je n'ai trouvé là – bas que le troisième volume du journal, récemment sorti. Je commanderais les deux autres plus tard. Je n'ai que feuilleté ce livre, mais son contenu m'attire, avec des chapitres courts au contenu éclectique.

dimanche 21 décembre 2008

Être malgré le Néant ?

Je conseille vraiment la lecture de l'entretien avec Marcel Conche paru dans Le Magazine Littéraire. J'aime le peu de la pensée de cet homme que l'on peut y lire et je vous en propose quelques extraits :

" A cette époque, je suivais le précepte sartrien :"Tout anticommuniste est un chien"; j'étais proche des communistes parce que les Russes avaient payé le prix lourd pour la victoire contre les nazis : il y avait une reconnaissance pour l'URSS. Mais mon jugement, à ce moment - là, aurait bien eu besoin de Montaigne ! La puissace de rectification est venue plus tard."
(...)
"Pour avoir un esprit équilibré et un bon jugement, il faut veiller à sa propre santé, dans la mesure où cela dépend de nous. Si la fatalité peut nous frapper, il faut éviter tout ce qui est destructeur et tout excès. Il y a deux sortes d'hygiène, l'hygiène du corps et l'hygiène de l'esprit. Il faut préserver et l'une et l'autre. L'esprit peut être maltraité par tout ce qui manque de légèreté, de pudeur et de sobriété. Garder son esprit ouvert, généreux et disponible, inspiré par la bonté à l'égard d'autrui, et considérer la vie comme un bienfait : c'est mon éthique personnelle".
(...)
"C'est par obligation morale qu'il faut penser la finitude humaine : le temps infini amène pour les êtres le destin, donc la mort. Dans le temps "rétréci" de nos activités, nous nous donnons un certains temps pour faire ceci ou cela, nous oublions le temps immense de la nature. Si nous vivons dans le temps immense de la nature, nous ne pouvons plus croire que nous sommes un être, parce que, comme le dit Montaigne, pourquoi donner le nom d'"être" à cet instant qui n'est qu'un éclair dans le cours infini de la nuit éternelle..."

samedi 20 décembre 2008

Un journal qui attise ma curiosité



Cela faisait longtemps que je n'avais pas acheté Le Magazine Littéraire. je me suis procuré celui de décembre, comportant un dossier sur les mystiques. Pas inintéressant, mais assez éloigné de mes gôuts et de mes aspirations.
Plus intéressant, un entretien avec Marcel Conche, que j'ai découvert à cette occasion. Traducteur et commentateur des philosophes grecs, notamment "antésocratiques", philosophe lui-même, il est également l'auteur d'un "Journal étrange" dont le troisième volume vient de sortir et que j'ai bien envie de lire.

mercredi 17 décembre 2008

Un cadeau pour noël ?



Le dernier-né de la maison FMR, « Michelangelo la dotta mano », dont le prix - 100 000 euros - l'établit comme le livre le plus cher du monde, est-il toujours un livre ?

Ce volume de vingt kilos veut retrouver l'esprit de la Renaissance. A l'époque, le livre devait réunir le meilleur du savoir et du savoir-faire artisanal pour s’élever au rang d’objet d'art. La couverture en marbre de Carrare et velours de soie renferme un volume consacré aux génies de l'art et de la culture italiens.
En contrepoint des quarante-cinq clichés en noir et blanc qui restituent la force et la douceur du maître florentin, sont proposés plusieurs textes en italien, dont le Michel Ange Buonarrotti de Giorgio Vasari (1568). Le tout agrémenté de documents (lettres, dessins et poèmes de Michel-Ange) reproduits en litho-sérigraphie sur parchemin et appliqués à la main.

Le temps de réalisation d’un tel ouvrage : six mois environ... Sur les 33 premiers exemplaires de cette édition qui sera limitée à 99, 28 ont déjà trouvé des acquéreurs. Parmi ces derniers, la mairie de Bologne mais aussi la New York Public Library et le Musée du Prado (Madrid), où l’on pourra admirer ce livre.

Dure est la route...

J'avance doucement, péniblement dans ma lecture de "La route" de McCarthy. C'est un bon livre, magnifiquement écrit, mais le sujet me parle trop.
Déjà peu optimiste de nature, je suis en plus épuisé en ce moment, et les tribulations de ce père et de son fils dans un monde ravagé me pèsent.
Chaque mot de ce livre est pesé, ciselé, efficace. On ne connait pas le repos en le lisant.
je résumerais ce livre ainsi : lequel mourra le premier ? Si le fils meurt, le père n'y survivra pas. Si le père meurt... Il reste une balle dans le chargeur du revolver.

mardi 2 décembre 2008

Simple mais évident

je continue ma lecture de "La route" et je tombe sur cette phrase :
"On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu'il faut oublier".
Parfaite définition de la condition humaine, selon moi.

lundi 1 décembre 2008

La route

En parallèle avec le "Discours sur l'histoire universelle", un brin ardu, j'ai commencé la lecture de "La route" de Cormac McCarthy.
Je ne suis pas avancé dans l'histoire pour en parler, mais je trouve que les dialogues sont magnifiques de précision et concision.
Voici un extrait où le fils interroge son père :

"Je peux te demander quelque chose ? Dit-il.
Oui. Evidemment.
Est-ce qu'on va mourir ?
Un jour. Pas maintenant.
Et on va toujours vers le sud.
Oui.
Pour avoir chaud.
Oui.
D'accord.
D'accord pour quoi ?
Pour rien. Juste d'accord.
Dors maintenant
D'accord.
Je vais souffler la lampe. D'accord ?
Oui. D'accord.
Et plus tard dans l'obscurité : je peux te demander quelque chose ?
Oui. Evidemment.
Tu ferais quoi si je mourais ?
Si tu mourais je voudrais mourir aussi.
Pour pouvoir être avec moi ?
Oui. Pour pouvoir être avec toi.
D'accord."


Comme j'aimerais avoir ce genre de discussion, parfois. Le langage devrait toujours être aussi simple à utiliser, surtout avec ses enfants.