dimanche 21 décembre 2008

Être malgré le Néant ?

Je conseille vraiment la lecture de l'entretien avec Marcel Conche paru dans Le Magazine Littéraire. J'aime le peu de la pensée de cet homme que l'on peut y lire et je vous en propose quelques extraits :

" A cette époque, je suivais le précepte sartrien :"Tout anticommuniste est un chien"; j'étais proche des communistes parce que les Russes avaient payé le prix lourd pour la victoire contre les nazis : il y avait une reconnaissance pour l'URSS. Mais mon jugement, à ce moment - là, aurait bien eu besoin de Montaigne ! La puissace de rectification est venue plus tard."
(...)
"Pour avoir un esprit équilibré et un bon jugement, il faut veiller à sa propre santé, dans la mesure où cela dépend de nous. Si la fatalité peut nous frapper, il faut éviter tout ce qui est destructeur et tout excès. Il y a deux sortes d'hygiène, l'hygiène du corps et l'hygiène de l'esprit. Il faut préserver et l'une et l'autre. L'esprit peut être maltraité par tout ce qui manque de légèreté, de pudeur et de sobriété. Garder son esprit ouvert, généreux et disponible, inspiré par la bonté à l'égard d'autrui, et considérer la vie comme un bienfait : c'est mon éthique personnelle".
(...)
"C'est par obligation morale qu'il faut penser la finitude humaine : le temps infini amène pour les êtres le destin, donc la mort. Dans le temps "rétréci" de nos activités, nous nous donnons un certains temps pour faire ceci ou cela, nous oublions le temps immense de la nature. Si nous vivons dans le temps immense de la nature, nous ne pouvons plus croire que nous sommes un être, parce que, comme le dit Montaigne, pourquoi donner le nom d'"être" à cet instant qui n'est qu'un éclair dans le cours infini de la nuit éternelle..."

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