mardi 23 décembre 2008

Un peu de philosophie ne peut pas nuire

J'ai le sentiment que Marcel Conche devait un prof de philo assez extraordinaire, tant ses propos me semblent pédagogiques, tant il sait présenter des idées complexes de façon limpides.
A propos de la distinction entre homme et animal, par exemple :

"L'animal est pris dans le monde comme un bateau dans les glaces. L'homme est ouvert au monde : pour lui, il y a le monde.(...) L'homme est libre, car il juge, ou peut juger, en fonction des états de choses, en se laissant lui-même de côté, en faisant abstraction de soi, et donc en se fondant sur la seule vérité de la chose, sans être déterminé par ce qu'il est.(...) L'homme souffre de la souffrance animale ; l'animal ne souffre pas de la souffrance humaine."

Ou bien la relation ente l'âme et le corps :

"On ne peut pas dire que l'homme soit composé d'une âme et d'un corps, car ce serait accordé au corps une importance égale à celle de l'âme.
C'est ce que platon a fort bien expliqué :
l'homme se sert de son corps mais n'est pas son corps, car "celui qui se sert d'une chose se distingue de la chose dont il se sert". L'homme commande au corps. "Qu'est-ce donc que l'homme ?" Ce n'est pas le corps : il ne se donne pas des ordres à lui- même. est-ce le tout, corps et âme ?
"Socrate - Ce serait donc le tout, corps et âme, qui commanderait au corps, et c'est ceal qui serait l'homme ?
Alcibiade - Peut-être.
Socrate - Mais non vraiment ; car si l'une des deux parties ne participe pas au commandement, il est absolument impossible que ce soit le tout qui l'exerce.
Alcibiade - C'est vrai.
Socrate - Alors, puisque ni le corps, ni le tout ne sont l'homme, reste qu'ils ne soient rien, ou, s'ils sont quelque chose, il faut en conclure que l'homme, c'est l'âme"

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