vendredi 12 février 2016

Notes de lecture

Je m'interroge sur ma façon de lire. Après plusieurs semaines passées sans ouvrir un seul livre, mais les laissant s'amonceler au pied du lit, je viens d'en dévorer trois.
J'étais autrefois un lecteur régulier, enchaînant les livres mais l'irruption d'Internet dans mon espace culturel a fragmenté ma lecture.
Toujours est-il que je viens de terminer Littérature vagabonde de Jérôme Garcin, Relire, enquête sur une passion littéraire de Laure Murat et Le déjeuner des bords de Loire de Philippe Le Guillou.
Du premier, j'ai attrapé une liste de livres ou d'auteurs à lire : Georges Perros, Jean - Louis Bory, Jacques Chessex, François - Régis Bastide et Pierre Béarn.
Le second m'a fait réfléchir sur mes relectures bien - sûr, mais aussi mes lectures : je lis peu d'auteurs femmes, mais je ne semble pas être très original en cela selon l'enquête de Laure Murat. Ma lecture semble plutôt être  celle des gens du Moyen - Age si j'en crois Barthes, que je n'apprécie pas à cause de son jargon inutile selon moi (ressemblant en cela à Julien Gracq d'après Phillipe Le Guillou) :
"Ce que Barthes appelle la "lecture éphémère" ou la "lecture sans retour", désignant ces livres qu'on ne lit qu'une fois, qu'on traverse comme le train un paysage où l'on ne reviendra plus, serait lié à la naissance du capitalisme. Elle relèverait d'une "idéologie de la consommation", d'une "phénoménologie de la dévoration", qui aurait été impensable sous l'Antiquité ou au Moyen - Age, époques de l'éternel retour au texte et à la glose".
De l'enquête de Laure Murat, je garde aussi l'envie de relire une nouvelle fois Bouvard et Pécuchet !
Enfin, le petit livre de Philippe Le Guillou m'emplit de nostalgie. Celle d'abord d'avoir (re)découvert Julien Gracq trop tard pour oser lui dire mon émotion et mon respect face à son oeuvre. L'autre ensuite pour ce sentiment d'une époque disparue qui me fait parfois ne pas me sentir à ma place dans l'époque où nous sommes. Le déjeuner des bords de Loire me donne enfin de nouveau l'envie de m'arrêter à Saint Florent - le - Vieil bientôt, pour hanter les pas de Julien Gracq.

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