mercredi 4 mai 2011

Un balcon en forêt

Lire Un balcon en forêt après les manuscrits de guerre de Gracq est éclairant. On mesure combien l'expérience de la guerre du Lieutenant Poirier a enrichi la fiction mettant en scène l'aspirant Grange. Certains passage du journal de guerre sont purement repris dans le roman, comme l'épisode du fuyard dont la maison a été détruit par des "canons - revolvers" et les Knackebrot de seigle qualifiés de "nourriture triste" dans les deux textes.
Le roman recèle aussi de magnifiques descriptions de paysage, montrant l'oeil exercé du géographe de la génération des Vidal de la Blache ou des De Martonne. "Le train , qui suivait la rivière lente,s'était enfoncé d'abord entre de médiocres épaulements de collines couverts de fougères et d'ajonc." Lire le Gracq géographe me fait l'effet de me retrouver en hypokhâgne, lorsque je passais des heures sur les cartes topographiques et les coupes géomorphologiques, à essayer d'expliquer le paysage français.
Je n'arrivais plus à lire, et voilà qu'en quelques jours, j'ai lu deux livres de Julien Gracq. Il est décidément devenu mon auteur préféré !

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