samedi 13 février 2010

La preuve par trois


J'ai découvert et je vais bientôt lire "L'un de nous deux", une pièce de théâtre écrite par Jean-Noël Jeanneney , un historien. Ce qui est la première raison de lire la pièce, selon moi. Il y met en scène Léon Blum et Georges Mandel, détenus durant près d'un an en Allemagne, entre 1943 et 1944. Il reconstitue un possible dialogue entre ces deux hommes politiques.
J'ai découvert cette oeuvre grâce à Pierre Assouline, qui formule à cette occasion magnifiquement une réflexion que j'avais ébauché jadis dans mon mémoire d'IUFM consacré à l'utilisation de la fiction en cours d'histoire :
"(...)la fiction est souhaitable aux yeux des historiens dès lors qu’elle permet d’aller là où il ne vont pas, de dire ce qu’ils n’ont pas réussi à dire avec les moyens qui étaient les leurs, d’imaginer ce qu’ils n’avaient pas droit d’imaginer eu égard à leurs contraintes,de prolonger leur réflexion là où ils ont dû l’abandonner faute de munitions et donc d’apporter autre chose que ce que les historiens apportent à l’Histoire."
Voici donc une seconde raison de lire cette pièce. La troisième m'a été donné à la lecture des dernières lignes de Pierre Assouline :
"En la lisant, on voit et on entend la pièce. Difficile de ne pas superposer des visages et des voix. Pour ma part, j’y ai vu et entendu Claude Rich et Claude Brasseur, Talleyrand et Fouché, dans un autre souper."
Trois bonnes raisons donc de lire "L'un de nous deux".

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